II-3- concept et argumentation

..."Et sans doute cela vient-il aussi de ce que la forme - la forme maîtrisée - jouissait du pouvoir exorbitant de nous prévenir des rémanences diaboliques de l'inconnu. Les jardins traditionnels, constants dans leur dessin, apaisent l'esprit, alimentent une nostalgie, évacuent les interrogations.

De quoi avons-nous peur au juste? Ou plutôt, de quoi avons-nous encore besoin d'avoir peur? Il y a dans l'ombre épaisse des sous-bois ou dans la fange des marécages, une inquiétude que l'inconscient tend à chasser. Ce qui est net et clair rassure. Tout le reste est peuplé d'elfes maléfiques...La fin de ce siècle nous voit encore trébucher sur des schémas simplistes que le romantisme a rendu pesants. Pour changer de jardins, il nous faut changer de légende : il semble que nous en ayons les moyens."

Gilles Clément


En fonction des critères d'appréciation énumérés supra, il apparaît que les jardins de Gâtine pourraient être commercialisés ensemble sous l’image de marque suivante

La Gâtine,
Pays des Jardins Enchanteurs

Cette idée n’est pas contradictoire avec la signification de la Gâtine

Gâtine (de gâter) "terre dévastée, déserte"
terre marécageuse et stérile
par suite de l'imperméabilité du sous-sol

car il évoque en filigrane un certain mystère dont les paysages de la Gâtine sont porteurs : "les Jardins des Sortilèges"...(mais un tel concept ne peut être retenu car il présente une face un peu malfaisante - maléfices -).

Le concept proposé est attractif et il n'exclut aucun site.

Il s'accorde parfaitement

- aux trois dimensions mises en avant dans le cahier des charges :

- le patrimoine historique

- le culturel événementiel

- la découverte de la nature botanique et géologique

auxquels il faut ajouter le thème ornithologique, et plus globalement faunistique (les moutons,...)

- au creuset de contes et légendes local,

- aux contes et/ou légendes dont chacun des sites est porteur ;

ou bien, à défaut de contes rattachés directement :

- de l'atmosphère intrinsèque des sites

- des activités culturelles qui s'y développent

=> cf. infra, pp.115-117 : tableau cas par cas

et, de fait, s'inscrit dans la continuité des actions déjà menées, particulièrement de l'opération "Emois des Jardins, 1999" sur le thème : "Histoire et légendes des jardins en pays de Gâtine".

à avec les supports de communication pressentis : les festivals locaux du jeu (le FLIP), de musique,...

à avec l'image projetée pour le pays dans les médias : "un jardin préservé, l'Eden, le paradis..."

de même qu’avec la volonté politique de préservation-qualification des paysages (Charte des Paysages en cours d'élaboration ; Opération "Paysage de reconquête" visant à valoriser les prairies pâturées par l’élevage de vaches parthenaises, ainsi que la production et la transformation de pommes autour de Secondigny).

à avec l’itinéraire routier déjà promu par un dépliant : "Les chemins du Poitou secret", qui passe par trois des sites du réseau "jardins" : Vasles (Château de La Sayette et Mouton Village), Saint-Marc de la Lande

à avec la réalité typologique des sites et leur valence propre dans le panorama du tourisme de jardins en France : on ne prétend pas détenir un trésor de grands jardins historiques ou botaniques, on se positionne autrement sur le marché

à En outre, ce concept correspond bien aux publics actuels et à venir (Pôle Pêche de Moncoutant) : essentiellement un public familial (CSP plutôt cadres moyens) et des scolaires.

D’une manière générale, le public touristique des Deux-Sèvres, n’est pas constitué d’initiés et d’amateurs de monuments ou de jardins, mais bien plutôt de familles de milieux relativement modestes qui cherchent avant tout la distraction.

(=> cf. infra Chap. III).

De surcroît, ce concept conviendra également à terme quand la qualité paysagère et botanique de l'ensemble des sites se sera améliorée.