* Bilan 1993-1998 : constats, actions, réalisations et projets
En ce qui concerne le domaine des actions sociales et de la solidarité, en 1993, les principaux atouts dont disposait le Pays de Gâtine étaient constitués d'un ensemble d'équipements à caractère socio-éducatif relativement bien répartis sur les différents cantons, une politique d'accueil et d'intégration des personnes handicapées sur Parthenay, un tissu associatif dense et dynamique, tout ceci ajouté à un effort réel pour assurer le maintien à domicile des personnes âgées. Pour ce qui est des lacunes et insuffisances, on relevait des difficultés d'accompagnement des programmes sociaux et d'insertion engagés en milieu rural associées à un contexte culturel rural jugé difficile, ainsi que des problèmes liés à la mobilité des personnes âgées, à l'insertion des jeunes et des demandeurs d'emploi dans les zones rurales. Les souhaits émis alors allaient en faveur d'une plus grande sensibilisation à l'insertion sociale de la part des collectivités, une meilleure adaptation des formations au contexte rural et l'augmentation des lieux de rencontre et d'information tout en consolidant ceux déjà existants. Les programmations réalisées ont été la mise en place d'un Programme pour l'Emploi, la création d'un FLES (Fond Local Emploi Solidarité) ainsi que la naissance de l'association " Gâtine Emploi " comprenant le Programme pour l'Emploi et la PAIO (Permanence d'Accueil d'Information et d'Orientation). |
* Constats et recommandations en 1999 :
Comme l'on peut s'en rendre compte à la lecture de la carte, les structures, associations et services liés à l'action sociale et à la solidarité sont relativement nombreux et bien répartis sur l'ensemble des cantons du Pays : - 2 Centres Communaux d'Action Sociale sur Moncoutant et Parthenay, - 6 centres médicaux sociaux sur Secondigny, Parthenay, St-Loup-Lamairé, Thénezay, Ménigoute et Mazière en Gâtine, - 2 Centres Socio-Culturels sur Airvault et Les Forges, - les associations " Un Toit en Gâtine " et " Gâtine Emploi " avec des PAIO sur chacun des cantons, - d'autres associations : Familles Rurales, A.I.R, ADMR, Périscope, Sud Gâtine Service, deux Associations Intermédiaires et une association Gérontologique, - 1 BACB (Bourse d'Aide aux Chômeurs du Bocage Bressuirais) sur Moncoutant, - Le Pôle Handicape : un IME au Tallud, les foyers Gabriel Bordier, Les Genêts, Les Acacias et Poitou-Partage à Parthenay, - plusieurs SSIAD (Services de Soins à Domicile), - des services de portage de repas à domicile, - une auberge de jeunesse à Parthenay, - des services divers : Aide Auxiliaire Vie, Télé-alarme, Aide à domicile, Aide ménagère, - une ANPE à Parthenay. |
* Les jeunes :
Parmi les problèmes actuels en liaison avec le domaine de l'action sociale et de la solidarité, se pose celui de la situation et de l'avenir des jeunes en milieu rural, notamment en ce qui concerne leur hébergement ; en effet, selon leur localisation, les jeunes n'ont pas les mêmes attractions géographiques, créant des différences de centres d'intérêt, qu'ils soient culturel, professionnel ou en rapport directe avec leur vie, ce qui peut constituer un obstacle majeur à la structuration du Pays de Gâtine et à son avenir ; de plus, la coupure culturelle du Pays se manifeste souvent par des " projections " de jeunes en dehors du territoire local, particulièrement en ce qui concerne les jeunes qualifiés susceptibles d'être les futurs entrepreneurs. Il semblerait, au demeurant, qu'il y ait une sorte d'inadéquation entre les formations dispensées aux jeunes sur le Pays et les besoins véritables émanant du territoire. Des solutions peuvent être envisagées afin d'essayer de régler ces problèmes liés aux jeunes : - la création d'une offre d'hébergement pour les jeunes en milieu rural articulée autour d'un concept de Foyer de Jeunes Travailleurs éclaté s'appuyant sur les moyens existants comme, par exemple, les maisons de retraite pour la logistique, les bâtiments communaux pour l'immobilier ; - le développement d'une identité et d'une appartenance culturelle au Pays ; - l'amélioration des relations intergénérationnelles, notamment à travers la transmission des savoir-faire. |
* Les personnes en difficulté :
Globalement, en milieu rural, et donc en Pays de Gâtine notamment, il n'y a pas ou peu de réponses adaptées aux besoins des publics en difficulté en matière de parcours résidentiel, ce qui pose un réel problème d'accès au logement à cette catégorie de personnes. Une des conséquences est la déstructuration culturelle des familles défavorisées qui ont l'illusion de trouver en milieu rural une meilleure vie ou d'arriver à échapper à leurs problèmes, notamment celui de l'endettement ; ces familles se retrouvent non seulement délocalisées mais aussi déconnectées de leur milieu originel. Certaines communes ont d'ailleurs tendance à faciliter la venue et l'installation de familles en difficulté sur le territoire dans le but de voir leurs enfants contribuer au maintien de leurs écoles, sans toujours se préoccuper des problèmes d'intégration importants que cela peut parfois poser, plus particulièrement en ce qui concerne l'accueil peu " solidaire " que ces familles reçoivent de la part des habitants de ces communes. On peut, en quelque sorte, ajouter le problème lié à l'arrivée de familles d'autres nationalités (les britanniques par exemple) dans certaines communes où le bâti, les structures, les moyens de transport, entre autres, ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins de ces gens là. Pour pallier à ces insuffisances, l'association " Un Toit en Gâtine " a été créé dont le but est, entre autres, de faciliter le parcours résidentiel des publics en difficulté en proposant toute une gamme de logements répondant aux divers besoins de ces personnes là à travers un " bail réhabilitation ". Il faut toutefois noter que certains programmes de l'Etat en faveur de l'aide à la rénovation des particuliers pour créer des logements aux personnes en difficulté sont " détournés ", dans le sens où les propriétaires utilisent parfois cette aide pour rénover leur future résidence secondaire ou bien créent des logements inadaptés à ces publics. La Gâtine, en tant que zone de projet social, doit soutenir la création d'une A.I.V.S.(Agence Immobilière à Vocation Sociale) afin de permettre l'accès au logement des personnes en difficulté, élargir l'expérience du " Toit en Gâtine " en milieu rural et s'efforcer d'intégrer le social à tous les niveaux dans les projets. Il faut donc penser l'habitat en terme d'espace de vie et de projet social. A ce titre, il serait peut-être nécessaire, entre autres, de voir le Pôle Handicap de Parthenay " essaimer " en Gâtine. |
* Services, insertion et emploi :
Parmi les problèmes récurrents liés au domaine social, émergent également celui des services en milieu rural. En effet, de plus en plus de communes voient leurs derniers commerces disparaître et l'offre de services s'amenuiser, ce qui pose notamment un réel problème aux personnes à mobilité réduite et à celles en difficulté ne possédant pas de moyen de déplacement. Pour ce qui est de l'insertion, le manque d'offre en ce domaine est à déplorer, alors que 600 personnes sont bénéficiaires du RMI en Gâtine ; on remarque même que certaines mères de famille seules ou des jeunes couples ne savent pas gérer le quotidien, jusqu'à ne pas savoir faire la cuisine ou s'alimenter convenablement...en raison de frais d'alimentation jugés trop élevés, d'où le besoin d'une aide alimentaire incluant aussi bien le don de denrées que la façon de les cuisiner. Un des obstacles à l'insertion provient du fait que les entreprises ne sont, en règle général, pas concernées, et leurs acteurs pas formés, à l'insertion, donnant priorité à la production et l'activité, ajouté au comportement des OPAC et agences immobilières qui, en tant que " constructeurs ", ne raisonnent pas suffisamment en terme d'habitat correspondant aux modes de vie et aux types de population visés. En revanche, les actions menées à travers les " chantiers d'insertion ", notamment celui concernant les jardins, sont jugées très positives et doivent en encourager d'autres. D'ailleurs, il serait nécessaire de voir la création d'une ou plusieurs entreprises d'insertion qui créeraient des emplois protégés au sein de leurs établissements ou bien d'associer des entreprises pour définir un projet d'insertion. Il faudrait alors pour cela prévoir un encadrement spécifique pour accompagner les emplois protégés en entreprises. |
* Vieillissement de la population et retraités :
Il apparaît comme très positif que les " jeunes retraités " puissent participer à la vie locale et ainsi développer eux aussi des projets ; il faut cependant veiller à ce que ces " jeunes retraités " ne finissent pas par être les seuls à faire vivre la vie locale et à ce que les jeunes puissent s'exprimer également. Cette sorte de " prise de pouvoir gérontologique ", entraînée par le vieillissement de la population risque à terme d'engendrer la sclérose de la culture de la Gâtine et de développer le repli sur soi, enfermant les gâtinais dans une " réserve ". Le vieillissement de la population pose des problèmes quant aux structures d'accueil, services et soins à dispenser. Les réponses à ces problèmes résident probablement dans la formation des personnels de maisons de retraite et auxiliaires de vie afin de mieux appréhender les besoins, notamment par la création d'emplois pour des jeunes qui resteraient alors au " pays ". Dans le but d'améliorer les relations intergénérationnelles, il serait nécessaire de créer des liens étroits entre les maisons de retraite et les clubs de jeunes, par exemple, à travers des passerelles techniques, culturelles ou économiques ainsi que de trouver des lieux de socialisation, de rencontres où se mêleraient les générations. |
Au sein du tissu associatif dense et dynamique, qui constitue un des points forts de l'activité sociale de la Gâtine, les festivals sont considérés comme de très bons atouts de développement, permettant notamment de créer une ouverture à l'international, jugée cependant malheureusement trop ponctuelle mais incitant à en développer d'autres plus durables. En ce qui concerne le sport, les communes de Gâtine possèdent globalement toutes de nombreux équipements sportifs et de loisirs entrant eux aussi dans le cadre de l'activité sociale, le regret formulé étant que cette pléthore d'équipements dont disposent les communes manque de cohérence. |
Dans le District de Parthenay, on relève des lacunes, sur le plan social, au niveau de l'accueil en centre-ville des familles défavorisées et des moyens de revitalisation des hauts et bas des commerces. Pour ce qui est des actions sociales réalisées, on considère celles de " Un Toit en Gâtine " comme positive puisque facilitant le parcours résidentiel des publics en difficulté en leur proposant toute une gamme de logements afin de répondre à leurs divers besoins avec notamment le " Bail réhabilitation " ; le Pôle Handicap dont le but est d'accueillir des personnes handicapées ou à mobilité réduite est également vu comme un succès ainsi que, dans l'ensemble, la prise en considération des handicapés à tous les niveaux que ce soit en matière d'aménagement, d'animation ... Parmi les souhaits formulés, émerge celui de la création d'une auberge associative dans le quartier St-Jacques. Dans le canton de Secondigny, on souhaiteraient voir la fondation d'un Foyer Jeunes sur le modèle de celui de Mazières ainsi qu'un point d'information pour les jeunes voire la création d'un centre socio-culturel ; de plus, il serait nécessaire d'obtenir une mise en réseau des techniciens de l'animation et du social comme cela se fait pour les techniciens du domaine économique. Dans le canton de Mazières en Gâtine, l'importante vie associative autour du sport notamment et également de l'association " Maison Pour Tous " représente un élément fort de l'activité sociale. La faiblesse majeure est le relatif éclatement et tiraillement du canton entre les différents pôles que sont Parthenay, St Maixent et Niort. Le foyer de jeunes de Mazières installé dans les locaux de la Maison Pour Tous est considéré comme un succès important pour le canton. Quant au projet de création de l'association " La Fontaine aux Lutins ", il est jugé indispensable, dans la mesure où elle représenterait un lieu de vie et d'accueil d'adolescents en mesure judiciaire de placement, sachant que ce projet n'est pas en liaison directe avec un problème local. En matière d'actions sociales, les cantons de Thénezay, St-Loup-Lamairé et Airvault mettent tous les trois en avant leurs services de soins dispensés aux personnes âgées. Au niveau du canton de Moncoutant, on déplore le manque de services en faveur des personnes à mobilité réduite, la perte progressive de relations intergénérationelles entraînant dans son sillage la perte du patrimoine culturel, la pénurie de formation adaptée pour les jeunes de niveau CAP et BEP en Maison Familiale et la nécessité d'une meilleure adéquation entre les formations et les besoins du territoire. Le principal souhait concerne donc la mise en place de services aux personnes en milieu rural, mais aussi " l'essaimage " du Pôle Handicap de Parthenay. Le canton de Ménigoute estime compter parmi ses lacunes l'absence de services aux personnes de plus de 55 ans et de renforcement des structures villages et maisons de retraite, l'insuffisance d'accompagnement et d'intégration sociale des familles en difficulté et des " étrangers " venant s'installer sur le canton. En conséquence, les familles et personnes défavorisées sont victimes non seulement de délocalisation mai aussi de déstructuration culturelle due également en partie aux agences immobilières qui vendent des maisons, et aux particuliers et collectivités qui proposent des logements à ce type de population. A ce sujet, l'un des souhaits formulés pour l'avenir du canton serait la mise en place et le développement d'un pôle d'acteurs sociaux pour les familles défavorisées.
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