* Bilan 1993-1998 : constats, actions, réalisations et projets
En ce qui concerne le domaine de l'agriculture, en 1993, les principaux atouts estimés du Pays de Gâtine étaient la relativement grande diversité des secteurs à forte potentialité tels que l'aquaculture, l'arboriculture et l'agro-tourisme, entre autres, associés à un secteur d'élevage tendant à se spécialiser vers des productions de qualité. Les aspects négatifs en liaison avec le domaine de l'agriculture provenaient du vieillissement de la population agricole, des difficultés d'installation des jeunes ainsi que du classement en zone 5 B du territoire considéré comme fragilisé. Les actions souhaitées et perspectives envisagées en 1993 concernaient le développement de l'aquaculture continentale et de la filière " pomme ", le soutien dela diversification agricole notamment envers l'agro-tourisme, l'accentuation du volet social d'accompagnement et de reconversion des agriculteurs, la valorisation de l'élevage par la labélisation et , enfin, la nécessité d'une meilleure qualité de la production agricole globale. Parmi les programmations réalisées et projets toujours en cours, des études ont été menées sur la création d'une unité de transformation de la pomme ainsi qu'une unité de conditionnement du miel ; des OGAF (Opération Groupée d'Aménagement Foncier) ont été réalisées sur les cantons de Thénezay, Parthenay, Mazières et Secondigny et une autre concernant l'aquaculture sur la Gâtine ; au niveau du secteur ovin, des chartes de qualité " Mouton-Village " et " Agneau de Gâtine " ont été élaborées ainsi qu'un Plan de Développement durable, au niveau du secteur bovin, sur les cantons de Secondigny et de Moncoutant ; dans le cadre de la politique de l'arbre, un Plan Paysager a été conçu sur Moncoutant. Le projet " Pêche " à Moncoutant est toujours en cours de réalisation, tout comme celui de la création d'une unité aquacole de filetage également à Moncoutant. Le " Programme Leader II ", dont le but est, entre autres, de promouvoir les filières de viande bovine et ovine de qualité supérieure, est en phase d'achèvement, et sera suivi d'un " Programme Leader III ". |
* Constats et recommandations en 1999 :
En observant la courbe d'évolution du nombre d'exploitations agricoles sur le territoire du Pays de Gâtine (graphique 3), on s'aperçoit que celles-ci n'ont cessé de disparaître progressivement depuis la fin des années 70 et cette tendance persévérera à l'horizon 2010 selon les prévisions. Au niveau des cantons (graphique 1), ceux-ci ont tous globalement subi le même phénomène d'érosion de leur nombre d'exploitations agricoles avec toutefois quelques nuances : les cantons de Moncoutant ,Secondigny et Mazières étaient ceux qui possédaient le plus d'exploitations à la fin des années 70 et ce sont par conséquent eux qui ont connu la diminution la plus importante, alors que les cantons de Thénezay, St-Loup-Lamairé et Airvault ont proportionnellement vu leur nombre d'exploitations chuté de manière moins importante. Parmi les points forts du secteur agricole du Pays de Gâtine, on relève un potentiel de production animale relativement important, notamment en ce qui concerne les ovins et bovins, et à moindre échelle les caprins et porcs (voir carte " ateliers de productions principales "). De plus, cette diversité de productions agricoles ajoutée aux diverses expériences de diversification telles que l'arboriculture, l'aviculture (élevage d'oiseaux et volailles), la cuniculture (élevage de lapins domestiques), l'héliciculture (élevage d'escargots) ou encore le développement d'activités de volailles hors sols (en bio) s'accompagnent d'une recherche constante de qualité des produits, notamment ceux de la viande. Qui plus est, la Gâtine est bien située en terme d'installation des jeunes en comparaison avec le reste du département. Un autre élément positif est l'agro-tourisme qui commence à se développer et peut progressivement devenir une vitrine du Pays ainsi que favoriser la communication entre les agriculteurs et la population. L'organisation de la profession (à travers l'exemple des CUMA) prouvant ainsi que les agriculteurs sont capables et savent travailler ensemble est également un aspect remarquable de la vie agricole de la Gâtine. Différents problèmes se posent cependant au développement du secteur agricole du Pays de Gâtine : on considère que, de manière générale, la macro-économie a une trop grande emprise sur l'économie locale, comme en témoigne le projet de fermeture de l'abattoir de Parthenay qui a des répercutions psychologiques sur les agriculteurs et qui entraînerait parallèlement la mise en péril du marché ; de plus, les agriculteurs qui se lancent dans la spécialisation et la diversification jugent ces activités d'un faible rapport et ceux qui s'investissent dans l'agro-tourisme considèrent qu'ils manquent de formation à tous les niveaux. De plus, on estime que la richesse de la pomme n'est pas suffisamment exploitée, les arboriculteurs ne participant pas au projet de valorisation de leur activité. D'autres lacunes apparaissent telles que l'insuffisance de communication entre les agriculteurs et le reste de la population, les problèmes d'accès aux exploitations, notamment celui de la logistique pour les approvisionnements et transport des produits, l'appartenance des exploitations à plusieurs propriétaires, favorisant la fragilité et les risques " d'éclatement " au moment des transmissions, le problème de gestion des épandages pour les productions hors sol. Les obstacles que rencontre l'agriculture en Gâtine sont liés au phénomène de mutation de ce secteur en général associé au vieillissement de la population agricole, (voir pour cela la carte illustrant le nombre d'exploitations détenues par des chefs de plus de 50 ans), au risque de perte d'identité agricole - " pas de Pays sans paysans " - et à l'incompatibilité entre le maintien du paysage et la politique européenne. En revanche, les Opérations Groupées d'Aménagement Foncier sont considérées comme positives même si les résultats sont variables selon les cantons. Le dynamisme et la prise de conscience autour d'une filière viande de qualité supérieure est également un aspect positif du secteur agricole en Gâtine. Pour assurer l'avenir du secteur agricole de la Gâtine, il faut tout d'abord trouver les moyens de ralentir la perte d'exploitations en maintenant les potentiels de production et les filières en aval de l'élevage telles que les abattoirs et la transformation, en aidant les nouvelles productions et en soutenant les secteurs de diversification, en valorisant les produits du terroir (production bovine, ovine, pomme)et en favorisant les équipements des élevages (naisseurs et engraisseurs) et améliorant les conditions de travail des agriculteurs. De plus, des efforts doivent être consentis en faveur du développement des partenariats, par exemple pour l'agro-tourisme, de l'animation pour faciliter l'émergence de projets en cohérence avec les orientations du territoire et de l'amélioration des voies d'accès et des extérieurs des exploitations et ce sans dégrader les patrimoines architecturaux et paysagers mais sans non plus pour cela figer le paysage. D'autres développements sont aussi nécessaires comme celui de l'excellence territoriale en élaborant une charte pour la gestion des épandages des productions hors sol et l'aspect des bâtiments, par exemple ; la vente en direct de produits peut également constituer une source de développement en utilisant les nouveaux créneaux que représentent les produits " bio " et fermiers. Enfin il faut encourager la création de groupements de propriétaires afin de renforcer les exploitations et d'assurer leur avenir, en facilitant entre autres la transmission des exploitations, afin d'éviter d'aggraver un morcellement de celles-ci déjà très important. |
Dans le canton de Parthenay (hors district), on considère que le secteur agricole y est un modèle de réussite (lexemple ne portant cependant que sur une seule exploitation). Au niveau du canton de Secondigny, les points forts estimés, sur un plan agricole, sont la diversité, la qualité et, pour certains d'entre eux, la commercialisation directe des produits, notamment ceux liés à l'arboriculture (la pomme) et à l'élevage (la viande parthenaise).(voir carte " productions ") La jeunesse relative des exploitants (installations récentes) ainsi que le dynamisme des agriculteurs du canton dont les effectifs sont en augmentation sont également des aspects très positifs, en plus de l'esprit d'entreprise dont font preuve les exploitants à travers les CUMA notamment. Cependant, certains manques et problèmes apparaissent tels que l'absence d'industrie agro-alimentaire, la pollution, les difficultés liées au maintien de la valeur ajoutée des produits, les problèmes de transmission d'exploitation en raison de l'augmentation de la charge de travail des éleveurs, la démotivation vis à vis de la profession et le célibat. On trouve également très dommageable que la PAC continue d'encourager les grandes cultures et pas l'élevage. Les obstacles venant entraver le développement de l'activité agricole sont le refus de certains jeunes de la charge de travail liée à l'élevage ajouté à la baisse des bénéfices due à l'effet " vache folle ", les difficultés de reprise de capital d'exploitation, ainsi que les nouvelles réglementations et normes agri-environnementales faisant que la future forme d'agriculture vers laquelle on se dirige ne s'avère pas être compatible avec les attentes et besoins du milieu rural. Les succès considérés comme acquis sont la présence et la motivation des agriculteurs qui contribuent à attirer de la population sur le canton ainsi que les prix de vente de la viande, notamment la Parthenaise. Parmi les souhaits formulés, apparaissent la création d'une structure de valorisation des déchets de la pomme et celle d'une vitrine des " richesses du secteur ", une plus grande préoccupation de l'environnement à travers les paysages et l'embellissement des abords des fermes afin de mieux accueillir et attirer les jeunes et les futures installations des petits enfants, la préparation des populations nouvelles à accepter les agriculteurs et, enfin, la prévision de moyens dans l'optique de reprises en hausse et donc d'un capital en augmentation.
Le canton de Thénezay met en valeur la diversité de son secteur agricole avec les céréales, l'élevage et la viticulture, (voir carte " productions "), mais appréhende toutefois l'éventuelle fermeture de l'abattoir de Parthenay et de ses répercussions sur le canton. L'OGAF réalisée sur le canton a été très positive puisqu'elle a permis le maintien de jeunes en milieu agricole. Le souhait majeur pour l'avenir du canton est de parvenir à maintenir une qualité de vie.
Le canton de Ménigoute mise beaucoup sur l'agriculture et l'environnement comme atouts de développement durable : en effet, le développement d'une filière qualité viande de l'élevage à la distribution apparaît un élément essentiel, dans la mesure où l'élevage est quasiment considéré comme le dernier rempart contre la désertification des campagnes, d'où l'importance de promouvoir les races à cet effet. Des efforts sont d'ailleurs consentis en faveur de l'installation des jeunes avec des moyens donnant aux cédants l'envie d'installer des jeunes ainsi qu'envers la promotion de " nouveaux " métiers agricoles par le biais de la diversification et de l'agro-tourisme, le développement des grandes cultures par le biais d'aides financières de l'Europe étant considéré comme un obstacle à ces projets. Un autre point fort en liaison avec l'agriculture est la valorisation touristique de l'environnement sur le canton avec en particulier le Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement basé à Coutières. Sur le canton, certains problèmes sont cependant à déplorer tels que l'arrachage des haies, l'arrosage et l'irrigation et l'abandon des maisons de fermes qui pourrait peut-être faire l'objet d'une utilisation en matière de tourisme. De plus, des besoins se font ressentir de voir une agriculture plus propre et de lutter pour un équilibre entre environnement et agriculture qui est menacé quotidiennement. L'avenir du canton s'articule donc autour de la protection de l'environnement en rapport avec l'agriculture, en s'efforçant de trouver les moyens de garder les élevages sur les terres de Gâtine et de préserver ainsi les haies, chemins, sources et rivières, en jouant la carte de la qualité dans tous les domaines, en favorisant l'apprentissage agricole et l'emploi des jeunes notamment dans les reprises d'exploitations : encourager les formations BTSA, faciliter les procédures de dossier de prêt, créer ou améliorer les points d'information juridique et financière.
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