2-6 Environnement : Sommaire

* Bilan 1993-1998 : constats, actions, réalisations et projets

D'un point de vue environnemental, on considérait, en 1993, que le Pays de Gâtine constituait une micro-région homogène possédant comme atouts majeurs un patrimoine paysager de qualité et cohérent comprenant des éléments tels que le bocage, l'eau et le granit.

Les actions et perspectives allaient, d'une manière générale, vers une plus grande prise en considération de l'environnement dans les différents projets de développement du territoire.

En ce qui concerne les programmations réalisées depuis 1993, on relève le développement de sentiers de randonnée, la mise en place de sentiers d'interprétation du paysage sur Secondigny et Ménigoute, l'aménagement de la queue du barrage de la Touche Poupard sur le canton de Mazière en Gâtine, la réhabilitation du site sauvegardé de l'Espace Chico-Mendes " à Parthenay et l'obtention du label " Paysage de Reconquête " suite aux actions menées en faveur de l'environnement, entre autres. Quant aux projets toujours en cours, on distingue le développement du réseau des jardins de Gâtine dans le cadre du programme LEADER II.

 

* Constats et recommandations en 1999 :

- Au niveau du Pays :

Comme le démontre la carte, l'environnement en Pays de Gâtine se décline de différentes manières et à divers niveaux : il est constitué, tout d'abord, d'éléments naturels caractéristiques comme le bocage représenté par les bois, forêts, arbres et haies, l'eau avec la Sèvre Nantaise, le Thouet, la Vonne et de nombreux points d'eau, mares, étangs, sources, plans d'eau aménagés et barrages ainsi que le granit présent principalement sur les cantons de Moncoutant, Secondigny et Ménigoute.

De plus, le Pays bénéficie d'un Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement basé à Coutières, de deux sentiers d'interprétation, l'un à Secondigny permettant la découverte des collines de Gâtine et l'autre à Ménigoute proposant la découverte du granit et du Bois Pouvreau, du passage des GR 36 et 364 ainsi que de la proximité des sites d'intervention du Conservatoire des Espaces Naturels des " Landes de l'Hôpiteau "et des " Coteaux d'Availles Thouarsais " et de la présence du point culminant de Poitou-Charentes, le Terrier du Fouilloux..

L'environnement en Gâtine est également protégé par la présence de Z.N.I.E.F.F.(Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) disséminées sur les cantons (voir carte).

Comme décrits plus hauts, la diversité des paysages constitue l'identité bocagère naturelle du Pays de Gâtine mais aussi culturelle puisque liée à l'histoire des pratiques agricoles comme en attestent les haies et barrières. Le maintien de cette identité est cependant de plus en plus menacé par le problème de la déprise agricole et le développement des grandes cultures par le biais du système de primes instauré par la Politique Agricole Commune, l'abandon et l'arrachage des haies en raison des changements en matière de besoins agricoles et le coût d'entretien que les haies engendrent, ajouté à l'aspect extérieur et la tenue des exploitations agricoles qui se dégradent progressivement.

Le développement de la filière " jardins ", la présence de nombreuses variétés de pommiers et l'ouverture de chemins ruraux protégés inscrits au plan départemental de randonnée doivent contribuer en partie à essayer de préserver l'identité paysagère de la Gâtine en espérant, de surcroît, la mise en place future d'une étude globale redéfinissant les haies paysagères gâtinaises.

Avec ses nombreux " points " d'eau (voir descriptif ci-dessus), la Gâtine est considérée comme le " château d'eau " des Deux-Sèvres ; celle-ci est cependant de plus en plus menacée aussi bien quantitativement que qualitativement ; une cartographie est nécessaire pour mieux analyser les problèmes, notamment ceux de l'eau potable et de l'assainissement ainsi que celui de l'irrigation qui constitue un réel obstacle à la ressource en eau.

Une autre lacune liée à l'environnement est l'actuelle absence de valorisation du point culminant de Poitou-Charentes en Gâtine, le Terrier du Fouilloux, qui constitue un point fort potentiel du Pays.

En ce qui concerne la question des déchets industriels, malgré l'absence de grandes infrastructures, ceux-ci représentent tout de même un réel problème au niveau de leur récupération et de leur gestion, même si certaines entreprises commencent à se positionner sur l'activité d'équipement et de transformation des déchets ; il est donc nécessaire d'informer et d'aider les industriels dans la gestion des déchets en les associant aux démarches en faveur de l'environnement notamment.

La reconnaissance de la qualité de la viande produite (ovine et bovine) ainsi que la démarche Biosèvres vont dans le sens d'un développement économique et environnemental harmonieux malgré le prix des produits à la vente qui demeurent relativement élevé et repoussent encore un peu le consommateur. Il faut, par conséquent, poursuivre les efforts en matière de qualité des produits dans un environnement de qualité, tout en tenant compte du consommateur, et encourager les commerçants à se lancer dans le commerce " bio " en leur apportant un soutien.

Globalement, les conséquences que peuvent avoir certains projets sur l'environnement ne sont pas suffisamment pris en compte ou bien on n'a pas assez connaissance des préoccupations et des efforts pour l'environnement des autres départements ou régions. Il faudrait pour cela mener une politique et des actions d'éducation et de sensibilisation à tous les niveaux, en commençant par les écoles et ce afin de faire évoluer les mentalités. Cette tâche pourrait être facilitée par la mise en réseau des différents techniciens de l'environnement de Gâtine qui, par le biais d'échanges et de rencontres avec les gens, feraient en sorte que ceux-ci puissent se connaître et se contacter en cas de problème ou de demande d'information concernant l'environnement.

 

- Au niveau des cantons :

Au niveau du canton de Parthenay (hors District), le traitement des déchets est considéré comme la principale préoccupation en matière d'environnement, en tenant compte également des répercussions de leur gestion par rapport au tourisme et plus particulièrement à la pêche.

 

Dans le canton de Mazières en Gâtine, sur le plan de l'environnement, on déplore le manque de haies paysagères et l'augmentation des terrains en friches dus à la déprise agricole et aux méthodes culturales. La réalisation d'une cartographie des zones fragiles serait nécessaire afin de mieux repérer et analyser les carences. Qui plus est, une attention encore plus accrue doit être portée à l'eau, qui constitue le patrimoine culturel du 21ème siècle, à travers une approche pédagogique et culturelle.

 

Sur le canton de Secondigny, l'environnement englobe et se retrouve à différents niveaux représentant des atouts majeurs : la diversité du paysage, des couleurs et des activités agricoles propres au milieu rural avec la présence de haies en continu, d'une faune et d'une flore riches et variées, de la forêt domaniale de Secondigny, du Bois de l'Ermitin, de l'eau (ruisseaux, sources, mares, plans d'eau), le Thouet, la Sèvre Nantaise, les rochers granitiques et les châteaux.

Certains problèmes se posent cependant qui contribuent à la dégradation de l'environnement : la disparition lente et progressive des haies à cause du système de primes aux grandes cultures instauré par la Politique Agricole Commune visant à une agriculture intensive et du coût d'entretien que les haies exigent ; la pollution et les déchets qui nécessitent une plus grande prise de conscience, notamment en ce qui concerne les conséquences sur la qualité de l'eau ; et, enfin, les difficultés rencontrées par les agriculteurs pour maintenir leur exploitation en état et, en particulier, les bâtiments qui, pour certains, tombent en ruines, ce qui ne favorise donc pas la mise en valeur du paysage.

Au chapitre des points positifs en faveur de l'environnement, il faut relever une amorce de prise de conscience du gâchis causé par la destruction des haies, un intérêt qui s'accroît envers le tri sélectif des déchets et la mise en valeur des chemins de randonnée.

Toutefois, d'autres efforts et actions sont jugées nécessaires : le nettoyage des mares, une meilleure utilisation et distribution de l'eau, la valorisation des bordures de rivières par la plantation de bandes boisées, l'embellissement des abords de fermes, la création d'une structure de traitement et de valorisation des déchets de la pomme ainsi qu'une meilleure maîtrise des déchets ménagers et agricoles et, enfin, la mise en réseau des techniciens de l'environnement de Gâtine pour une meilleure concertation et prise en compte des problèmes.

 

Au niveau du canton de Thénezay, les atouts en matière d'environnement sont représentés par la diversité des activités agricoles tels que les cultures céréalières, l'élevage et la viticulture, le passage sur le canton du Thouet ainsi que la présence de richesses naturelles et culturelles comme le bois, le fer ou encore le site paléontologique.

 

Dans le canton de Ménigoute, on met essentiellement l'accent sur le lien très étroit qui existe entre l'environnement et l'agriculture, malgré les lacunes et difficultés qui demeurent à divers niveaux ; en effet, le problème de l'arrachage des haies, dû au développement des grandes cultures soutenues financièrement par l'Europe, a des incidences sur l'équilibre entre environnement et agriculture ajouté au manque d'entretien et de balisage des chemins ruraux, aux insuffisances de moyens pour lutter contre les problèmes d'arrosage, d'irrigation et de surproduction et, plus largement, pour parvenir à une agriculture plus propre.

L'enjeu environnemental doit se situer au niveau de la recherche de la qualité dans tous les domaines en se donnant des moyens pour mieux protéger le milieu naturel et l'agriculture, notamment le bocage, les haies, les chemins ruraux, l'eau, les sources, les rivières mais aussi pour favoriser l'éducation et la sensibilisation à l'environnement dans les écoles, en particulier par l'intermédiaire du Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement et enfin pour accompagner les projets qui sont réellement portés par les gens désirant s'impliquer.

 

Sur les cantons de St-Loup-Lamairé et d'Airvault, la présence du Thouet est prépondérante en matière d'environnement, dans la mesure où cette rivière constitue l'élément de cohérence reliant tout un secteur géographique dans le cadre du développement d'un " Plan Thouet " en zone rurale au paysage, à la faune et à la flore riches et variés (même s'il serait nécessaire de réaliser une étude paysagère ainsi qu'un relevé faunistique et floristique afin de mieux appréhender leur protection et préservation à l'avenir).

Néanmoins, les accès à la rivière restent encore limités en raison du nombre de propriétés privées qui la jalonnent, d'où un problème de maîtrise foncière, et qui empêchent également la création de boucles de randonnée sur certains linéaires ; l'activité piscicole ne se développe pas suffisamment à cause de l'absence de poissons de qualité au profit d'espèces indésirables due à la mauvaise qualité de l'eau et des accès à la rivière ainsi qu'au vieillissement relatif des pêcheurs ; le problème de la prolifération de la jussie ne se résorbe pas en raison de l'insuffisance de moyens de lutte contre cette plante aquatique nuisible dont il faudrait pourtant limiter l'extension des foyers. Qui plus est, de nombreux projets se retrouvent isolés consécutivement aux difficultés de mise en réseau des différents acteurs et porteurs de projets.

Par ailleurs, on constate et déplore la dégradation progressive des paysages, en particulier celui du bassin versant du Thouet à cause de la disparition des haies, de la pollution, des déchets ainsi que des exploitations et bâtiments à l'état de ruines témoignant de la difficulté de parvenir à concilier les enjeux de l'agriculture et de la préservation de l'environnement.

Certains projets et efforts en faveur de l'environnement sont cependant très positifs et doivent en inciter d'autres : le projet piscicole de la frayère du Moulin des Prés à Azay sur Thouet, la signature de conventions inter Pays permettant un développement du tourisme vert, la valorisation des zones naturelles, la mise en place de formation à l'entretien de l'espace rural sous forme de BEP en Maison Familiale ainsi que celle d'accompagnateur de pêche, l'accueil de jeunes en classes de découverte, et, enfin, l'entretien des chemins de randonnée et la plantation de haies par les élèves de la Maison Familiale de St-Loup.

 

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